CULTURE DES PAYS BAS

Livres

le goût d'Amsterdam, un petit recueil de textes choisis , éditeur Mercure de France, 2003. Aragon, Baudelaire, Camus, Verlaine et plein d'autres encore, font part de leurs impressions et autres émotions, sur Amstedam. A lire absolument, des extraits de textes 1 à 2 pages, petit format une centaine de pages, pratique pour l'avoir avec soi dans les transports.

Guides Hollande

La langue néerlandaise
Le néerlandais est parlé par quelque 22 millions de Néerlandais et de Flamands (la Communauté flamande de Belgique). Dans le nord-ouest de la France, en Flandre française, quelques dizaines de milliers de personnes comprennent ou parlent encore un dialecte flamand. Aux Antilles néerlandaises et à Aruba, qui font partie du Royaume des Pays-Bas, et au Surinam, ancienne colonie néerlandaise, le néerlandais est encore souvent utilisé par les pouvoirs publics et dans l'enseignement. Du fait des liens historiques entre l'Indonésie et les Pays-Bas, le néerlandais est encore utilisé dans l'ancienne colonie, surtout par les juristes et les historiens. L'afrikaans, une des langues officielles de l'Afrique du Sud, est dérivé du néerlandais importé par les colons qui s'y sont établis au XVIIe siècle. Le néerlandais a également eu une influence sur d'autres langues, en particulier dans le domaine de la navigation, des travaux de génie hydraulique et de l'agriculture.
Le néerlandais est enseigné dans quelque 250 universités de par le monde. Dans la partie francophone de la Belgique, dans le nord de la France et en Allemagne, les lycéens sont nombreux à choisir le néerlandais comme seconde langue. En 1980, les Pays-Bas et la Flandre ont créé une organisation __ la Nederlandse Taalunie (Union de la Langue néerlandaise) __ qui s'attache à promouvoir le néerlandais dans le monde et à élaborer des règles en matière d'orthographe et de grammaire.

Guides touristiques Amsterdam

Circuler

Beaucoup d'autoroutes. Elle sont toutes gratuites, sauf quelques tunnel comme le tunnel sous le Westerschelde. Attention aux radars automatiques et aux "radars de trajet" (trajectcontrole) sur quelques autoroutes très fréquentées. Il s'agit de caméras qui captent les numéros d'immatriculation et mesurent le temps écoulé entre deux points pour calculer la vitesse moyenne. La vitesse est souvent limitée à 100 km/h sur autoroute au lieu de 120 normalement. Autours des villes de Rotterdam, la Haye, et Amsterdam la vitesse est limitée à 80 km/h pour lutter contre la pollution atmosphérique.
Les poids lourds ont la priorité, faites attention à leur laisser le passage.
Dans les villes, les pistes cyclables et les trams compliquent la conduite. Faites attention aux vélos qui se faufilent partout et ne respectent pas la signalisation. Regardez bien dans votre rétroviseur droit avant de tourner à droite.
Vélo
Il est possible de louer des vélos dans beaucoup de gares. Attention, il n'est pas rare de se faire voler son vélo, il est d'ailleur conseillé d'avoir plusieurs antivols dans les grandes villes. Il est possible de parcourir les Pays-Bas en utilisant des pistes cyclables.

Sécurité
Sur l'autoroute A16 entre Breda et Rotterdam, des vendeurs de drogue essaient parfois d'attirer votre attention. Ils recherchent bien sur les voitures étrangères avec des jeunes. Ne vous fachez pas, arrêtez vous dans une station service et demandez au gérant ce que vous devez faire. La police connait bien ce genre d'activités illégales et a l'habitude de surveiller les stations services et aires d'autoroute situées sur le trajet.
Les quartiers touristiques attirent les pickpockets. Des panneaux indiquent fréquement les zones à problèmes. Restez vigilants.
Certains quartiers touristiques plus calmes attirent les petits escrocs: Un homme apparait "ensanglanté" dans une rue peu passante près d'un hotel à touriste et vous demande de lui donner de l'argent (une petite somme) pour payer le transport jusqu'à l'hopital. Votre hotel vous renseignera sur ce genre de pratiques.
Respecter
· La tolérance sur la drogue. Les néerlandais ont trouvé une solution qui n'est pas parfaite. Ils en sont bien conscients mais n'ont pas trouvé mieux pour l'instant. Ne fumez pas votre pétard n'importe-où, restez plutôt dans les coffee-shop, sinon trouvez un coin reculé d'un parc.
· Le néerlandais n'est pas un dialecte de l'allemand. La langue est apparue à la même époque que l'allemand.
· Les néerlandais sont réputés pour leur tempérament radin. C'est pourtant l'un des pays où l'on donne le plus à des associations caritatives ou aux pays en voie de développement.
· Des restes de la tradition calviniste sont encore visibles comme l'absence de rideaux aux fenêtres. Restez cependant discrets.

Se loger
· Les hotels sont de bonne qualité mais pratiquent des tarifs élevés.
· Des auberges de jeunesse sont souvent de qualité
· Les chambres chez l'habitant sont une manière économique de se familiariser aux moeurs du pays.
· Les VVV (syndicats d'initiative) peuvent vous aider à vous loger dans les meilleures conditions.
Le petit déjeuner néerlandais est copieux et fait la joie des touristes. Compris dans le prix de la chambre la plupart du temps.

Acheter

· la chaîne de magasin Hema propose à des prix très raisonnables des articles pour la maison
· Albert Heijn est une chaîne de supermarché de produits de qualités, repérable à son enseigne ah.
· Une voiture neuve. Vous profitez d'une détaxe très importante à l'export car la taxe BPM de l'ordre de 15 % n'est plus appliquée.
· Des diamants à (ils ne sont pas moins chers mais c'est une des activités de la ville).
· Des carreaux en bleu de Delft du XVIIIe siècle chez un antiquaire à Delft .
· Un tableau à la façon des peintres flamands.
· Des bulbes de tulipe.
Manger
Quelques suggestions
· le hareng cru
· les Stroopwafels, sur les marchés, des gauffres au beurre et à la mélasse, énergétiques, à manger chaudes.
· le fromage : Gouda au cumin
· le Vla, une crême dessert qui se vend en briques UHT à boire.
· des pâtisseries aux pommes et les gaufres
· les frikandelles, les "crockets", spécialités de viande frites avec de la sauce, qui se vendent en friterie ou même "from the wall", en mettant une pièce dans une sorte de distributeur sur le mur (à l'arrière se trouve une cuisine).
La cuisine locale:
· Hutspot
· Stampot
· Boerenkool
· Ertwensoep (soupe aux pois)
Les restaurants de crêpes "Pannenkoekhuis"

Ce qui manque aux hollandais expatriés :
· Hagelslag: Pépites de chocolat à manger sur du pain
· Beschuit met muijsjes: biscottes avec des souris (petits bonbons anisés servis lors d'une naissance)
· Poffertjes: Des crèpes de cinq centimètres de diamètre, qu'on achète dans la rue.
· Dropjes: Des bonbons genre réglisse salés.
· Pindakaas: Beurre de cacahuète
· Olliebollen: Des beignets à déguster entre noël et nouvel an.
· Pepermunten: Des pastilles à la menthe
Boire
· La bière nationale est la Heineken.
· D'autres bières néerlandaises fort appréciées sont l'Amstel, la Grolsch, la Brand, la Bavaria...
· Goutez également la genièvre (Jenever) qui est réputée.
· L'eau est servie "gazeuse". Si vous désirez de l'eau plate vous devez l'indiquer.


Visite aux Pays-Bas
Les Pays-Bas sont une destination touristique populaire, témoin le fait qu'en 2006 près de 10 millions de touristes étrangers, venus des quatre coins du monde, ont visité le pays. Plus du quart des visiteurs sont originaires d'Allemagne, mais les Britanniques, les Américains, les Canadiens, les Belges, les Français et les Italiens sont également nombreux à venir en visite aux Pays-Bas. Les touristes étrangers dépensent chaque année plus de 8 milliards d'euros aux Pays-Bas, c'est-à-dire plus que la valeur totale des exportations de fleurs et de plantes.
Amsterdam est la première destination des touristes étrangers, qui souhaitent avant tout visiter les grands musées, comme le Rijksmuseum et le musée Vincent Van Gogh, se promener le long des canaux pour y admirer les façades des imposantes demeures et flâner dans une ville devenue synonyme de liberté et de créativité. Mais la Hollande est aussi pour beaucoup le pays des fleurs : les champs de fleurs __ tulipes, narcisses, jacinthes __ de Hollande-Septentrionale et de Hollande-Méridionale, les deux provinces côtières de l'Ouest du pays, attirent chaque année, surtout en avril et en mai, des centaines de milliers de visiteurs.
Les Pays-Bas ont plusieurs centaines de kilomètres de littoral bordant des plages de sable fin, des dunes et de nombreux villages et petites villes au charme caractéristique. Les plages permettent la pratique des sports nautiques. Les étrangers sont de plus en plus nombreux à emboîter le pas aux Néerlandais, qui aiment à découvrir leur pays à bicyclette ou en bateau. Le pays compte des milliers de kilomètres de pistes cyclables (il en a la densité la plus élevée du monde). Des itinéraires sont balisés à l'intention des cyclotouristes : ils traversent de splendides zones naturelles et conduisent de village en village. Et, la Hollande étant un pays plat, la seule difficulté à redouter sur le parcours est le vent de face!

· Les Pays-Bas sont connus pour leurs fromages, moulins, canaux, sabots, vélos et tulipes.
· Les polders (terrains gagnés sur la mer) ont fait la fierté des habitants du pays. Une nouvelle région est même apparue : le Flevoland.
· Une inondation en 1953 venant de la mer a forcé les Pays-Bas à se protéger derrière des digues gigantesques visibles entre autre sur le barrage du delta.
· Le commerce est un élément essentiel de la culture néerlandaise. Le port de Rotterdam en est l'emblème actuel.
· Le pays fut une terre d'asile pour les protestants et juifs qui furent persécutés par les catholiques. L'époque religieuse est maintenant bien révolue: les églises ferment pour devenir des logements, musées ou discothèques. Cependant la tolérance religieuse est toujours à l'ordre du jour.


Parler la Langue

Le néerlandais s'apprend relativement facilement surtout si vous maitrisez déjà une autre langue. Les français rencontrent des difficultés liées à leur prononciation très "douce" qui n'est pas aussi contrastée que la langue néerlandaise le veut.
Une autre complication vient de ce que beaucoup de néerlandais parlent spontanément anglais lorsqu'ils découvrent que vous êtes étranger. Si vous persistez à parler neérlandais, les néerlandais apprécieront votre détermination.


Methode de langue

Les néerlandais vous surprendront par leurs dons des langues. Le néerlandais est une langue germanique avec beaucoup d'influences latines. Le commerce fut excellent vecteur d'apprentissage d'autres langues. Aujourd'hui le tourisme est l'explication de cet effort.

Communiquer
L'anglais est parlé par l'ensemble de la population à quelques exceptions près. Les néerlandais sont doués en langues et s'expriment avec un accent facile à comprendre. "Ne vous offusquez pas mais il arrive que votre accent français leur rappelle une série britanique comique très populaire appellée "Hallo Hallo"...

Quelques noms célèbres :

Johan Cruijff : le hollandais aux pieds d'or ! Il a inscrit son club l'Ajax d'Amsterdam et l'équipe nationale des Pays-Bas dans la légende du football mondial.

Anton Corbijn : le photographe néerlandais le plus connu des vingt dernières années.

Amalia : Catharina-Amalia Beatrix Victoria, née le 07 décembre 2003, est a future reine des Pays-Bas. Sa maman, Maxima, avait posé des difficultés aux Néerlandais, pour plusieurs raisons. Son nom (Zorreguieta) n'était vraiment pas facile à prononcer ! Son papa a participé à la dictature argentine de Videla ... Les Pays-bas est un pays de compromis, on le sait, mais ce fait était comme une tâche d'huile ! Son père ne fut pas invité au mariage. Maxima charma son monde en apprenant le néerlandais en un temps record. Quelques fois, elle se contentait de sourire pour répondre aux questions qu'elle ne comprenait pas. Elle trouva rapidement sa place dans ce pays qui l'a à présent totalement acceptée. Elle est même devenue un des membres les plus appréciés de la famille royale.

Pim Fortuyn : Cet homme a marqué le paysage politique de ce pays de ces dernières années. Son ascension fut fulgurante et commença aux élections municipales de Rotterdam où la liste "Rotterdam vivable" a ralé 35% desvois. Exclu du parti après avoir déclaré que l'islam était une religion arriérée, il créa sa propre liste LPF (liste Pim Fortuyn). Revendiquant son homosexualité et un mode de vie flamboyant incroyable, il plaisait à un public lassé des années de coalition. Il fut assassiné quelques jours avant les élections législatives par un militant des droits des animaux ...

Rem Koolhass : Architecte star née au Pays-Bas en 1944, il a vécu en Indonésie puis à Londres et à New-York. Il est l'auteur de nombreux projets sur le sol néerlandais comme l'extension du Parlement à La Haye et le Kunsthal à Rotterdam mais aussi le grand palais à Lille et la boutique Prada de New-York. Il gagna le rix Pritzker (l'équivalent du Prix Nobel) pour l'architecture en 2000.

Marco Van Basten : "San Marco" comme il fut surnommé, a porté très haut les couleurs de l'Ajax d'Amsterdam et du Milan AC. Van Basten fut élu "ballon d'Or" trois fois et marqua 24 buts en 58 sélections pour les Pays-Bas.

John de Mol : Il est né aux Pays-Bas en 1955. C'est à lui que l'on doit Big Brother (repris 3 ans plus tard sous le nom "le Loft" en France) et "Qui veut gagner des millions". C'est l'homme important des médias de ces dernières années.

Ayaan Hirsi Ali : Politologue de formation, cette femme d'origine somalienne est un phénomène politique. Sa vie est faite de déracinements successifs (née en Somalie, elle a ensuite vécu en Arabie Saoudite, en Ethiopie et au Kenyy). Née dans une famille islamiste, elle fut excisée sans anesthésie et a dû fuir sa famille pour éviter un mariage arrangé. Elle atterrit tout d'abord en Allemagne puis aux Pays-Bas en 1992. Elle fut naturalisée en 1997. Ses prises de positions directes et ses déclarations très politiquement incorrectes ("le Prophète était un homme pervers" et "l 'islam est une religion arriérée") lui ont valu des menaces et elle est désormais sous protection permanente.


Rembrandt : Son vrai nom était Harmenszoon van Rijn. (15 juillet 1606/4 octobre 1669) Il est considéré comme l'un des plus grands peintres de l'histoire de l'art baroque européens et le plus important des peintres néerlandais. Il a vécu pendant une période que les historiens appellent le siècle d'or.(approximativement le XVIIe siècle), durant laquelle culture, science, commerce et influence politique de la puissante Hollande ont atteint leur apogée.

Johannes Vermeer :
dit aussi Vermeer de Delft. Né à Delft le 31 octobre 1632 et décédé dans la même ville le 15 décembre 1675, il est un peintre hollandais. Sa carrière fut relativement courte et l'œuvre de faible ampleur : en quelque vingt ans, il n'a guère peint plus de trente-cinq tableaux. Il est fort possible que sa notoriété dépassa peu le territoire provincial de Delft. On le connaît aujourd'hui grâce au tableau "la laitière" qu'il a réalisé en 1660/1661, largement repris par une publicité télévisée.

 

Un peu d'Histoire :

1509 : Érasme de Rotterdam rédige son Éloge de la Folie.

Vers 1510 : Jérôme Bosch peint son grand triptyque du Jardin des Délices conservé aujourd’hui au Prado 1542 : Les jésuites s’installent aux Pays-Bas où ils établiront une province de leur ordre en 1564. Avec eux, franciscains et augustins seront l’avant-garde de la reconquête catholique dans les Pays-Bas méridionaux. Charles Quint annexe la Frise (1533) le duché de Gueldre et le comté de Zutphen et parachève ainsi l’unité des Pays-Bas, désignés à partir du traité de Venloo (1543), sous le nom des « Dix-Sept Provinces » – duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg et de Gueldre, comtés de Flandre, d’Artois, de Hainaut, de Hollande, de Zélande, de Namur, et de Zutphen, marquisat d’Anvers, seigneuries de Frise, de Malines, d’Utrecht, d’Overijssel et de Groningue. Le gouvernement des dix-sept Provinces était assisté de trois conseils collatéraux : le Conseil d’État, chargé des affaires diplomatiques et militaires et de la collation des grandes dignités civiles et ecclésiastiques, le Conseil privé, doté de pouvoirs législatifs, héritier de l’ancien Conseil d’État de Charles le Téméraire, enfin le Conseil des Finances chargé d’administrer les domaines, de percevoir l’impôt et de contrôler les Chambres des Comptes. Ces nouvelles structures témoignent d’une volonté de centralisation mais l’Empereur ne remet pas en cause les États Généraux et provinciaux. 3 octobre 1574 : Prise de Leyde par les protestants et création de l’Université l’année suivante. 1584 : Assassinat à Delft de Guillaume d’Orange par Balthazar Gérard (10 juillet) et siège d’Anvers par Alexandre Farnèse. La ville tombe l’année suivante, le 17 août, et 40 % des habitants la quittent pour partir vers les Pays-Bas septentrionaux où, en 1611, la moitié des principaux marchands d’Amsterdam seront originaires des provinces méridionales. La fermeture des bouches de l’Escaut et la conquête par les Hollandais des îles à épices portugaises vont entraîner la ruine commerciale d’Anvers au profit des ports des Pays-Bas du Nord.

1588 : Maurice de Nassau, fils de Guillaume d’Orange, devient stadhouder de Hollande et l’indépendance des Provinces-Unies est proclamée.

6 mai 1598 : Philippe II cède les Pays-Bas à sa fille l’infante Isabelle et à son futur époux l’archiduc Albert. L’Espagne conservait en réalité l’essentiel de son pouvoir sur les Pays-Bas, notamment à travers les clauses de l’accord relatives aux successions et aux mariages.

Formées par les provinces des Pays-Bas septentrionaux confédérées en 1579 dans l’Union d’Utrecht, les Provinces-Unies sont au nombre de sept. Trois sont surtout continentales et paysannes (Groningue, Overijssel, Gueldre), quatre sont tournées vers la mer et le Zuiderzee (Frise, Utrecht, Hollande, Zélande). Au cours des guerres conduites contre l’Espagne – interrompues en 1609 par la trêve de Douze Ans puis reprises de 1621 à 1648, jusqu’au traité de Münster –, les confédérés d’Utrecht ont réalisé diverses annexions : au nord, l’ancien comté de Drenthe, au sud une partie de la Flandre et du Brabant (avec Bréda) et la région de Maastricht. Ces acquisitions, propriété commune des sept provinces, portent le nom de Pays de la Généralité. Les Provinces-Unies ainsi constituées disposent d’une façade littorale allant des bouches de l’Escaut jusqu’au golfe du Dollart. Elles contrôlent les débouchés de trois grands fleuves – Rhin, Meuse et Escaut, ce qui, dans le cas du dernier, isole de la mer libre Anvers demeurée au sein des Pays-Bas espagnols. Les différentes provinces ne disposent pas des mêmes ressources. Celles de l’est sont avant tout paysannes, pauvres et faiblement peuplées ; celles de l’ouest, dont le territoire a été patiemment conquis sur l’eau des fleuves ou sur la mer, disposent de terres fertiles et tirent de la pêche, du tissage et du commerce maritime d’importantes ressources. Dynamique et entreprenante, la bourgeoisie calviniste profite pleinement du déclin des Pays-Bas méridionaux, spécialement affectés par les guerres religieuses de la seconde moitié du XVIe siècle, pour créer dans les Provinces-Unies un laboratoire du capitalisme commercial devenu au XVIIe siècle, pendant plusieurs décennies, le premier pôle économique de l’Europe : Amsterdam succède à Venise et à Anvers – et précède Londres – dans le rôle de « ville-monde » si bien décrit par Fernand Braudel. De toutes les provinces, la Hollande apparaît comme la plus active et ses villes – Amsterdam, Leyde, Rotterdam, Haarlem et La Haye – ont profité en priorité de l’émigration des protestants partis des Pays-Bas méridionaux. Nées de la lutte contre l’ennemi commun espagnol, les Provinces-Unies ont ensuite préservé de larges autonomies locales. Chaque ville dispose d’un pouvoir municipal représenté par son bourgmestre et ses échevins. Des délégués des villes forment ensuite des États provinciaux chargés de voter les lois particulières à chaque province. Chacune d’entre elles emploie un conseiller-pensionnaire responsable de l’administration et un stadhouder chargé du pouvoir exécutif. Les provinces envoient des délégués à La Haye pour y constituer les États Généraux chargés de diriger la politique étrangère et de fixer les charges fiscales et militaires de chacune. Le pensionnaire de Hollande – la plus importante des provinces, celle où se réunissent les États Généraux – joue évidemment un rôle prépondérant de conseiller des États, ce qui lui vaut son titre de « Grand Pensionnaire ». Nommé pour cinq ans et indéfiniment rééligible, il est devenu, assisté d’un Conseil d’État et d’une Chambre des Comptes, l’un des principaux personnages de l’État. La famille d’Orange, qui a joué le premier rôle dans la lutte contre l’Espagne (Guillaume d’Orange et ses deux fils, Maurice et Frédéric-Henri de Nassau) occupe dans plusieurs provinces la fonction de stadhouder ; celles de capitaine et d’amiral général lui ont également été attribuées, ce qui lui donne un poids particulier dans le système institutionnel des Provinces-Unies où le nom de « Stadhouder » finit par désigner le chef de la maison d’Orange. L’histoire intérieure des Provinces-Unies est donc tout naturellement marquée, au XVIIe siècle, par l’opposition entre, d’une part, la grande bourgeoisie d’Amsterdam – désireuse d’affirmer la puissance de la province de Hollande, favorable à la paix dans la mesure où elle favorise le développement du commerce et attaché à un protestantisme modéré – et, d’autre part, les princes d’Orange qui, calvinistes acharnés, bénéficient du soutien de la masse du peuple et aspirent à la monarchie.

1600 : Ouverture de la première faïencerie à Delft.

1602 : Création de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, la VOC ou Verenigde Oost Indische Compagnie. À la faveur de l’annexion du Portugal par l’Espagne (1580-1640), les Hollandais s’emparent de plusieurs colonies portugaises : certains comptoirs des Indes comme Cochin, Ceylan, Malacca, la majeure partie des îles de la Sonde, les Moluques et, en Amérique du Sud, une partie de la Guyane. Ils s’implantent également pour quelques années au Brésil, à Pernambouc, et vont par ailleurs commercer jusqu’en Chine à Canton et au Japon à Nagasaki.

1609 : Création de la Banque d’Amsterdam.

1613 : Fondation de la Bourse d’Amsterdam.

1616 : Frans Hals peint le Banquet des officiers de Saint Georges.

1621 : Reprise de la guerre avec l’Espagne. Des colons hollandais s’installent dans l’île de Manhattan, à l’embouchure de l’Hudson, et y fondent la Nouvelle Amsterdam – la future New York. La même année voit la création de la Compagnie hollandaise des Indes occidentales.

1629 : Descartes s’installe aux Pays-Bas. Son Discours de la méthode est publié à Leyde en 1637.

1642 : Rembrandt peint La Ronde de nuit.

1652 : Les Hollandais s’installent au Cap de Bonne Espérance.

vers 1658: Vermeer peint la Vue de Delft.

1672-1678 : Guerre de Hollande menée par Louis XIV contre les Provinces-Unies. L’armée française franchit le Rhin le 12 juin au gué de Tolhuis. Le 20 juin, l’ouverture des écluses de Muyden permet, en noyant une vaste superficie des terres patiemment gagnées sur l’eau, d’empêcher la prise d’Amsterdam et de La Haye. Les délégués des États proposent la paix à Louis XIV lors des conférences d’Utrecht mais celui-ci réclame davantage que les pays de la Généralité et le double de l’indemnité proposée. Il exige d’autre part le plein exercice du culte catholique et la frappe de médailles expiatoires que des ambassadeurs viendraient lui remettre chaque année à Versailles. Ces exigences suscitent un sursaut d’indignation que va exploiter le jeune prince Guillaume d’Orange. La révolution éclate alors en de nombreuses villes contre l’autorité de la bourgeoisie républicaine d’Amsterdam. Guillaume d’Orange est proclamé stadhouder dans cinq provinces sur sept, dont celle d’Amsterdam. Il reçoit également les titres d’amiral général et de capitaine général.

Août 1678 : La paix est signée à Nimègue entre la France et les Provinces-Unies. Elles ne subissent aucune perte territoriale et le tarif douanier français de 1667, promulgué par Colbert pour gêner leur commerce, est même abrogé. C’est l’Espagne qui est la grande perdante du conflit.

1744 : Charles de Lorraine est désigné comme gouverneur des Pays Bas.

16 mai 1795 : Traité franco-néerlandais de La Haye. La République batave abandonne à la France la Flandre zélandaise, Venlo et Maastricht, doit verser une indemnité de cent millions de florins et accepter l’occupation du pays par vingt-cinq mille hommes, occupation dont les frais sont évidemment supportés par les Hollandais.

Dissolution de la Compagnie des Indes orientales.

Avril 1808 : Après avoir transféré sa capitale de La Haye à Utrecht en octobre 1807, le roi Louis l’installe à Amsterdam.

2 juillet 1810 : Abdication de Louis. Napoléon décide d’intégrer directement les Pays-Bas dans l’Empire français (décret de Rambouillet du 9 juillet). Un gouverneur général, Charles-François Lebrun, est installé à Amsterdam et la conscription est introduite. Elle contribue au développement d’un sentiment hostile à l’hégémonie française, alors que la perte de Java confirme en 1811 la ruine de l’Empire colonial qui avait fait la fortune des Provinces-Unies. L’activité économique se ralentit : 23 faïenceries sur 30 ferment à Delft entre 1810 et 1811.

Octobre-novembre 1813 : Un gouvernement provisoire néerlandais est constitué après le repli des troupes françaises vers Utrecht. Le fils du stathouder Guillaume V (qui était mort en 1805), le futur roi Guillaume Ier, débarque à Scheveningue le 30 novembre et prend le 2 décembre à Amsterdam le titre de prince souverain, en promettant une constitution, déjà préparée par Van Hogendorp. Daendels se rallie à Guillaume.

Mars 1814 : Proclamation de la Constitution. Le pouvoir exécutif appartient au prince et le pouvoir législatif à ses ministres qui proposent les lois, celles-ci devant être approuvées, sans être modifiées, par les États Généraux dont les députés sont élus par les États provinciaux. La conscription et le Code civil introduits par les Français demeurent en vigueur.

1 juillet 1814 : Guillaume obtient des Alliés le principe d’une Union des Anciens Pays-Bas et de l’évêché de Liège avec la Hollande.

Août 1814 : L’Angleterre rend aux Pays-Bas leurs colonies, à l’exception de Ceylan, de la colonie du Cap, d’une partie de la Guyane et de Cochin, sur la côte indienne de Malabar.

16 mars 1815 : Guillaume annonce aux États Généraux sa décision de prendre le titre de roi des Pays-Bas et se fait acclamer sous le nom de Guillaume Ier. Le 24 mars, les représentants des Puissances réunies à Vienne le reconnaissent comme « roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg » – sa part du domaine flamand des Nassau avait été échangée avec le Luxembourg, rattaché au nouveau royaume par une union personnelle. Les Belges ne seront pas consultés à propos de l’union ainsi réalisée, conséquence logique de la défaite française qui entraînait la fin du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

18 juin 1815 : Des troupes hollandaises et belges, soit 8 000 hommes, participent à la bataille de Waterloo où leur chef, le prince héritier Guillaume, est blessé.

Le nouveau royaume apparaît dépourvu d’unité. Guillaume Ier espérait rallier aisément la partie flamande de la Belgique à une large communauté néerlandaise au sein de laquelle la minorité francophone ne disposerait que d’une situation marginale. Espoir irréaliste dans la mesure où la rupture religieuse intervenue trois siècles plus tôt avait engendré deux sociétés et deux cultures bien différentes. Les catholiques flamands ne pouvaient se reconnaître dans une monarchie calviniste et les Wallons ne pouvaient admettre que le néerlandais fût considéré comme la langue « nationale » du royaume, seule utilisée dans l’armée et l’administration à partir de janvier 1823. L’opposition libérale reproche par ailleurs à Guillaume Ier le fait que les ministres ne soient responsables que devant lui et que le budget ne puisse être contrôlé que tous les dix ans. Ils rejetaient également la censure sévère établie par la loi sur la presse de 1815. Le choix du libre échangisme est de plus mal vécu en Belgique où les industriels locaux souhaitent être protégés de la concurrence anglaise. L’addition de tous ces mécontentements constituait dès les années 1820 une lourde hypothèque pour le nouveau royaume des Pays-Bas.

14 octobre 1831 : Le traité des Vingt-quatre Articles confirme l’indépendance des provinces des Pays-Bas méridionaux qui prendront le nom de royaume de Belgique. Le Luxembourg et le Limbourg sont partagés et la dynastie d’Orange voyait le royaume des Pays-Bas limité à l’ancien territoire des Provinces-Unies.

7 octobre 1840 : Abdication en faveur de son fils de Guillaume Ier, qui mourra trois ans plus tard. Guillaume II règne jusqu’en 1849.

1849-1890 : Règne de Guillaume III.

1860 : Abolition de l’esclavage dans les colonies néerlandaises.

1885 : Van Gogh peint Les mangeurs de pommes de terre.

1894 : Fondation d’un parti social-démocrate hollandais, qui aura deux députés en 1897

1932 : Achèvement en Hollande de la grande digue fermant le Zuiderzee.

1937 : Mariage aux Pays-Bas de la princesse héritière Juliana avec le prince Bernhard de Lippe-Biesterfeld.

10 mai 1940 : Début de l’offensive allemande à l’ouest. Les parachutistes allemands s’emparent des forts de Liège et de Rotterdam, alors que les villes hollandaises sont cruellement bombardées. Les Pays-Bas capitulent au bout de quatre jours de combat alors que la Belgique résiste dix-huit jours. Après la percée obtenue à Sedan par les grandes unités blindées allemandes et la rupture du front français, l’armée belge se replie difficilement. Le 25 mai, Léopold III refuse de suivre ses ministres en exil. La résistance belge sur la Lys rend possible le rembarquement anglais de Dunkerque quelques jours plus tard mais le roi doit accepter le 28 mai une capitulation devenue inévitable et ne comportant que des clauses militaires ; Lord Gort a déjà ordonné depuis plusieurs jours aux troupes anglaises de détruire le matériel et les stocks qu’elles ne pourront réembarquer. Un gouvernement belge en exil va s’installer à Londres. À partir de l’été de 1941 l’entrée en guerre allemande contre l’URSS mobilise dans la « croisade contre le bolchevisme » les volontaires rexistes ou nationalistes flamands alors que la résistance ne se développe vraiment en Belgique qu’à l’extrême fin de l’Occupation. Le roi Léopold III est transféré en Allemagne le 7 juin 1944 et Bruxelles est libérée par les forces américaines le 3 septembre suivant. Le gouvernement en exil d’Hubert Pierlot s’installe alors. L’épuration, dite « chasse aux inciviques », prend alors – pour légitimer la « résistance » des exilés – des proportions totalement exagérées : près de 350 000 dossiers sont constitués, dont 85 % déboucheront sur un non-lieu.

Février-mars 1942 : Les Japonais s’emparent des Indes néerlandaises.

1942-1944 : Déportation des Juifs hollandais, parmi lesquels Anne Frank qui deviendra la figure emblématique des victimes juives du nazisme.

4 mai 1945 : Capitulation des dernières forces allemandes des Pays-Bas.

4 septembre 1948 : La reine Wilhelmine, partie en exil en 1940, abdique en faveur de sa fille Juliana.

4 avril 1949 : Les trois pays du Benelux adhèrent à l’Alliance atlantique

23 août-2 novembre 1949 : La Conférence de la Table Ronde réunie à La Haye débouche sur l’indépendance des Indes néerlandaises et donne naissance à l’Indonésie qui dénoncera en 1954 « l’union » toute formelle maintenue avec les Pays-Bas. En 1963, la Nouvelle-Guinée occidentale (Irian Jaya), remise par les Pays-Bas à l’ONU est finalement accordée par celle-ci à l’Indonésie.

1953 : Les inondations catastrophiques qui affectent la Zélande font près de deux mille victimes.

1957 : Les trois pays du Benelux adhèrent au traité de Rome constituant la Communauté économique européenne ou Marché commun.

1959 : Découverte aux Pays-Bas des gisements de gaz de Groningue.

1975 : La Guyane hollandaise accède à l’indépendance sous le nom de Surinam.

1980 : Abdication de la reine Juliana en faveur de sa fille Beatrix

1990 : Signature de la convention de Schengen par les trois pays du Benelux.